Élément incontournable du jardin au naturel, le compost permet de recycler et valoriser les déchets biodégradables de la maison et du jardin. Comment faire du compost ? Quels déchets organiques peut-on composter ?
Le compostage ne consiste pas à entasser les déchets organiques dans le coin de son jardin. Pratiquer correctement le compostage permet de favoriser l’accélération du processus « d’humusification », en d’autres termes, la présence de différents organismes vivants (vers de terre, insectes, champignons, bactéries) qui participent à la formidable transformation des déchets organiques en nutriments assimilables par les plantes, un engrais 100 % naturel !
Dans cet article, Lou vayu vous conseille et vous livre les astuces d’un compost réussi.
Les règles d’or du compostage
Le choix de l’emplacement
De préférence, le composteur est installé dans un secteur moyennement ensoleillé (mi-ombre), à l’abri des vents dominants. Ces précautions sont indispensables pour éviter l’assèchement trop rapide des déchets organiques.
Une fois l’emplacement identifié, préparez le sol : avec une binette, aérez le sol (sans le retourner !), puis passez une griffe ou cassez les mottes avec un râteau. Le sol est ainsi bien drainé et meuble, facilitant la remontée des organismes vivants qui dégraderont les déchets.

Alterner les apports de matières organiques
Le compostage répond à une combinaison azote/carbone selon un rapport 1/3 – 2/3.
- Les déchets azotés : On regroupe dans cette famille tous les déchets qui contiennent le plus d’azote. C’est le cas des déchets verts, mous et mouillés : épluchures de fruits et légumes, tontes de gazon.
- Les déchets carbonés : Cette famille se compose de déchets organiques qui contiennent le plus de carbone. C’est le cas des déchets bruns, secs et durs : petites branches, feuilles mortes, l’herbe sèche, la paille.
Pour faire simple, il convient d’apporter au compost 1/3 déchets « verts » pour 2/3 de déchets « bruns ». Concrètement pour un seau d’épluchures de fruits et légumes, on apporte deux seaux de paille ou de feuilles mortes.
Un conseil : si vous n’avez pas suffisamment de matières carbonées, vous pouvez laisser sécher votre tonte de gazon ou des feuilles des arbres durant une semaine. C’est la beauté du cycle de vie des végétaux !
Mélanger
Mélanger votre compost permet aux déchets apportés sur le dessus d’être incorporés à la matière organique en décomposition. A partir de deux mois de compostage, il est préférable de ne mélanger que la partie supérieure du tas. La partie inférieure sera gardée pour la récolte quelques mois plus tard.
L’action de mélanger le tas de compost apporte également l’oxygène indispensable aux micro-organismes qui décomposent la matière. C’est une étape primordiale, à pratiquer au moins tous les 15 jours.
Humidifier
Ni trop sec, ni trop humide ! Le compostage est comme une recette de cuisine et demande un contrôle visuel régulier.
Mieux encore, prenez une poignée de compost dans votre main. Lorsque vous la serrez fortement, si de l’eau sort en grosses gouttes, le compost est trop humide. Deux solutions pour remédier à cette humidité : apportez de la matière carbonée sèche ou laissez ouvert votre bac au soleil quelques jours, en remuant régulièrement.
En revanche, lorsque vous serrez fortement la poignée de compost et que vous ne sentez pas du tout d’eau, c’est qu’il est trop sec. Une seule solution : l’arrosez !
L’idéal est un compost légèrement suintant.

Protéger votre compost des intempéries
Si vous n’avez pas de bac à compost avec un couvercle, disposez sur le dessus du tas une couverture de type paille. Cette couverture présente l’avantage de laisser passer l’air et de protéger du gel, ou au contraire, de la chaleur.

2 bacs à compost
Dans un jardin de taille moyenne (150 à 400 m²), l’idéal est de posséder deux bacs à compost pour assurer une rotation efficace : une fois que l’un est plein, remplissez l’autre de déchets le temps que le premier achève sa maturation et soit vidé.
Si vous réalisez un compost en octobre, et que vous n’y apportez plus aucune matière, il sera demi-mûr en mars et mûr en mai. Bien sûr, pensez à le contrôler régulièrement et procédez à un brassage intégral en décembre.
Le compost mûr a une couleur sombre et une texture homogène relativement fine et friable, avec une légère odeur de sous-bois.
La qualité du sol est primordiale pour réussir votre potager !
L’apport régulier de compost améliore considérablement votre terre. En effet, le compost assainit, régule et régénère la nourriture disponible pour les organismes présents dans le sol. Il favorise alors l’apport d’éléments nutritifs pour la plante.
N’attendez plus ! Voici une liste du matériel nécessaire :
-
un bac à compost et une fourche pour retourner régulièrement vos déchets,
-
un seau et une petite pelle pour récupérer le compost mûr quelques mois plus tard dans la partie basse du bac,
-
un tamis (écart des mailles 0.8 à 1 cm) et un seau d’un diamètre légèrement supérieur, pour tamiser facilement votre récolte de compost, avant de le répartir aux pieds de vos cultures.
Principales matières compostables de la maison et du jardin
Déchets verts
- Résidus du potager (herbes, feuilles, plantes, fleurs)
- Restes d’épluchures de fruits et légumes
- Marc de café, sachets de thé
- Tonte de gazon
Déchets bruns
- Feuilles mortes
- Ecorces et sciures
- Bois de tailles (brindilles et branches broyées)
- Paille et foin
- Coquilles d’œufs
Il est possible d’activer la décomposition en y incorporant certaines plantes coupées en petits morceaux ou sous forme de purin : ortie, consoude, fougère, prêle. La peau de banane est considérée également comme un activateur.
Certains déchets nécessitent une étape préalable à leur insertion au compost :
Les herbes vivaces (chiendent, liseron, rumex, et autres rhizomes de plantes) sont de préférence exposées à l’air et au soleil jusqu’à leur complet dessèchement, avant d’être ensuite incorporées au compost. Il est également préférable de brûler les herbes montées en graines et d’incorporer leurs cendres au compost.
Les peaux d’agrumes sont préalablement décomposées dans l’eau, jusqu’à former un purin à intégrer ensuite au compost.
Les cendres sont ajoutées froides et en petites quantités.
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